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Bienvenue sur le site de Philippe Mercier, acteur, metteur en scène, et scénographe.

Soixante ans de théâtre sans relâche   

« Entré en théâtre – comme on dit entré en religion – à l’âge de seize ans au siècle dernier, soit dès 1955, Philippe Mercier n’en est jamais sorti. L’étonnant n’est-il pas que le tout jeune premier d’alors ait gardé jusqu’à présent son élégante minceur ? On a pu en juger dans ce beau film de Daniel Cling, les 30 premières années de la décentralisation théâtrale (2018), dans lequel Philippe témoignait, au côté de pionniers de cette époque faste, de ce que furent ces années, quand sur les pas de Jean Vilar, artisan historique d’une vaillante tentative d’élargissement du public sur des bases civiques, s’ouvraient ici et là des maisons de théâtre destinées à révéler à des spectateurs neufs les beautés de l’héritage classique, jadis réservé à ceux qui, comme de droit divin, en détenaient les clés. On a trop oublié, en ce temps de mémoire infirme, ce qui s’est effectué dans ces centres dramatiques irriguant le territoire national dans des conditions le plus souvent spartiates, avec la grâce d’un enthousiasme jamais démenti. Quatorze ans durant, de 1957 à 1971, Philippe a donc endossé nombre de rôles divers à la Comédie de l’Ouest, sous la direction de Georges Goubert, puis au Théâtre de Bourgogne créé par Jacques Fornier et au Théâtre National de Strasbourg animé par Hubert Gignoux. Belles et bonnes années de formation, au fil d’un répertoire exigeant, avant que, comédien désormais sans attaches fixes, Philippe soit choisi par des metteurs en scène aussi différents et renommés que Peter Brook, Gabriel Garran, André Voutsinas, Jean Négroni ou Jorge Lavelli, avec lequel il put jouer le Prince dans la création mémorable de la pièce de Witold Gombrowicz, Yvonne, princesse de Bourgogne.

Vient le moment de voler de son propre zèle. Philippe fonde la compagnie du Théâtre du Pont Neuf, qui lui permet de laisser libre cours pendant vingt ans (soit de 1978 à 1998) à son goût pour des dramaturgies contemporaines. C’est ensuite la rencontre et l’amitié avec Guy-Pierre Couleau et l’aventure du collectif Les lumières et les ombres, qui leur permet de révéler de nouveaux auteurs, le plus souvent issus du riche domaine anglo-saxon.

Il est un autre aspect de l’activité de Philippe Mercier, lié à son expérience du métier d’acteur, qui l’autorisera, de biais pour ainsi dire, à œuvrer au sein de l’Institut Supérieur de Rééducation Psychomotrice (ISRP) dont la vocation est de pallier le handicap autant que faire se peut, la discipline théâtrale étant précieuse en la matière. Quant au travail sur la scène, toujours et encore dans le théâtre public, Philippe sera choisi, de 1996 jusqu’à 2011, par des continuateurs actuels du projet initial né à la Libération dans lequel il fut d’emblée incorporé : Guy-Pierre Couleau, bien sûr, Christian Schiaretti, Richard Brunel, Guy Delamotte, Arnaud Meunier, etc.

Philippe met aussi en scène, concourt à des spectacles autour de musiques modernes, signe des scénographies. Finalement, rien de ce qui a trait au théâtre ne lui est étranger. Ce site, qui lui est consacré, n’a d’autre but que de donner des signes de piste sur une existence passionnelle tout entière vouée à un art, qui est aussi un artisanat dans lequel il s’est précocement jeté. Voici donc des repères, des jalons d’un itinéraire. Pour le reste, le trac, l’exaltation, l’exercice de la mémoire, le compagnonnage de troupe, les bravos et les menues déceptions face au public de tous les soirs, ce monstre tout à tour bienveillant et sceptique, c’est au lecteur de l’imaginer. »

Jean-Pierre Léonardini

En 1998, Philippe Mercier fonde avec Guy-Pierre Couleau le collectif « des Lumières et des Ombres ».

Guy-Pierre Couleau

« L’année 1993 avait été pour moi compliquée, tant du point de vue professionnel que personnel. Le Ministère de la Culture me faisait la tête parce qu’avec ma compagnie Le Théâtre du Pont-Neuf, je me consacrais à la création d’auteurs dramatiques contemporains !  
Et, bien évidemment, j’avais beaucoup  de mal  à équilibrer mes budgets annuels, compte-tenu du trop petit nombre de co-productions  (seule solution vivable) obtenues.
Je me sentais épuisé de cette quête perpétuelle au financement des spectacles, de ces mois de démarches qui, si elles aboutissaient  enfin, m’amenaient aux premières répétitions fatigué et pas très créatif ! J’en avais assez.

Un soir, au Théâtre de la Ville, à l’entr’acte, je retrouve  un acteur avec lequel j’avais travaillé quelques années auparavant.
« Comment vas-tu ? » « Pas terrible  me répond-il, et toi ? » « Moi, ça va très bien ! »
Et à ce moment Françoise, ma compagne, intervient : « Pourquoi diable dis-tu cela, puisqu’au contraire, rien ne va plus en ce moment  pour toi ? »
Guy-Pierre Couleau, car il s’agissait de lui, me dit alors avoir un projet de spectacle et un théâtre intéressé, mais ne disposant pas de structure juridique officielle,  il était dans l’impossibilité de prétendre à une subvention.
Une quinzaine de jours plus tard, il me proposait d’ajouter un personnage d’homme dans une adaptation du très beau roman de Yasushi Inoué « Le Fusil de Chasse » écrit pour trois femmes .
Formidable proposition que j’acceptais bien entendu avec grande joie !

Et quelques temps après, je prévenais le Ministère de la Culture que j’allais transmettre ma Compagnie  et sa subvention à ce jeune metteur en scène. Le responsable des Spectacles se montra très étonné de ma décision. « En général, dit-il,  les directeurs de compagnies, comme les capitaines de navires, sombrent, en entrainant passé et présent, n’estimant personne susceptible d’avoir la capacité de les remplacer ! »
Cette transmission fut pourtant acceptée et nous avons travaillé ensemble de 1994 à 2015 ! Jusqu’à la fin de son mandat de Directeur de la Comédie de l’Est à Colmar.

Ce fut, et c’est toujours pour moi, le compagnon de théâtre le plus proche ; celui avec qui j’ai partagé de grands spectacles, mais aussi ceux, parfois plus compliqués ou plus modestes , mais ô combien populaires, des campagnes bretonnes  ou alsaciennes.
C’est avec Guy-Pierre que l’on fît découvrir au public de tout le Moyen-Orient (Syrie,Turquie,Liban)  l’œuvre de Diderot « Le Neveu de Rameau ».
Le traducteur du texte en arabe intervenait avant le spectacle pour livrer l’essentiel d’un discours de liberté dans des salles qui en Syrie,  ne résonnaient que des discours de Hafez el-Assad !
C’est avec Guy-Pierre que j’ai découvert  John Millington Synge, Frank MacGuinness, Zinnie Harris, Sue Glover, ces celtes entrelacés de Molière, Tchekhov ou Ostrowski .

Je crois lui avoir apporté l’expérience, il m’a donné l’audace ! Pour toujours ! »

Philippe Mercier

Philippe Mercier met en scène des opéras contemporains dont la récente production de l’ensemble TM+ à Nanterre « Des Pétales dans la bouche », Musique de Laurent Cuniot et livret de Maryline Desbiolles.

 Scénographe et producteur à France Culture il est président de l’ensemble de musique contemporaine TM+

Laurent Cuniot, compositeur, chef d’orchestre et Directeur Musical de TM+
Jean-Pierre Arnaud, Philippe Mercier et Anne Ricquebourg de TM+

En 2018, comme acteur, il est le « fil rouge » de UNE AVENTURE THÉÂTRALE, film réalisé par Daniel Cling qui relate les 30 premières années de la Décentralisation Théâtrale.

Aujourd’hui, il se consacre à la réalisation de lectures-spectacles sur la musique et la peinture.