Un témoignage

« Qui aime le théâtre sera passionné par ce long documentaire de cent minutes. Qui vit dans l’admiration de certaines grandes figures du théâtre public, sera très ému. Voir, revoir Jean Dasté, Hubert Gignoux, Georges Goubert, Gabriel Monnet, Maurice Sarrazin, Antoine Vitez.

Voir, écouter, revoir Françoise Bertin ou Isabelle Sadoyan, deux merveilleuses interprètes récemment disparues. Voir des archives, des films ou reportages autrefois tournés pour la télévision et qui nous font retrouver de grands réalisateurs qui toute leur vie durant avaient défendu le théâtre, tel Georges Paumier, de très grands journalistes, qui, à la télévision comme à la radio, firent beaucoup pour l’accès du grand public au théâtre exigeant, tel Paul-Louis Mignon.

Écouter ces entretiens, plus récemment filmés, avec le très bon comédien qu’est Philippe Mercier en position de questionneur. Philippe Mercier a vécu la décentralisation.

A Rennes et en Bretagne auprès de Georges Goubert et de Guy Parigot où il débuta avant de travailler avec d’autres hommes qui firent le premier cercle de la décentralisation, les pionniers.

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Jean-Dasté (DR)

Ainsi Hubert Gignoux, André Steiger, Gabriel Monnet.

Suivre Philippe Mercier dans ses voyages. En voiture avec celle qui fut trois fois l’Electre d’Antoine Vitez, Evelyne Istria (et dont l’époux, Claude Leveque, lui aussi grande figure du théâtre, vient de s’éteindre).
Suivre Philippe Mercier chez tous les autres, dans leurs cadres assez bourgeois, de Lassalle à Sobel, dans leurs bibliothèques immenses, par exemple chez Jean-Louis Hourdin.
Suivons le à table avec des amis, comme chez René Loyon, devant les grands rideaux indiens.
Suivons-le partout où ces hommes -disons-le, les femmes sont rarissimes- se souviennent.

[…] On aperçoit Gérard Philipe et Jean Vilar. Le « régisseur » avec sa salopette d’ouvrier et son chapeau de paille est dans la cour, dans le soleil. Il dit qu’il rêvait de ce plein air… Le comédien de légende, dans ce que l’on pense être son costumes du Cid, avec sa vaste chemise à jobot. Puis, le Prince de Hombourg, filmé dans la cour au temps où les chaises étaient sagement alignées sur le sol même de la cour.

Ce film est comme une tresse qui unit les premières années, les témoignages qui pour certains ont trente ans, vingt-cinq ans, et même plus, et d’autres plus récemment recueillis.

[…]

Robert Abirached, ancien directeur du Théâtre et des Spectacles expose la problématique générale avec science et autorité. Ensuite, chacun apporte sa pierre, et l’on voit le réseau se former. Vraiment très intéressant.